Nous robot150 connaissons tous l'histoire de Mary Shelley et le destin funeste de Victor Frankenstein, malheureux démiurge dont la vie est détruite par sa créature monstrueuse. Pourtant, à l'origine, le docteur Frankenstein est porté par un projet passionnant : créer la vie ! Mais sa créature se révèle plus
puissante que lui.

Asimov, dans son cycle des robots, décrit aussi la peur que suscite les machines qui sont capables de faire tout mieux , ou presque, que les hommes. Pourtant, la motivation sous-jacente à la création des robots est de soulager l'homme des tâches pénibles ou impossibles pour lui à réaliser. L'espèce humaine oscille ainsi entre l'envie d'améliorer sa condition, la toute puissance créatrice et la peur d'être engloutie par sa création.

Quel lien avec le management ?

L'entreprise est une création humaine et, la crise actuelle, les expressions comme "machine qui broie" "organisation déshumanisée" montrent bien que nous sommes dans une période où nous avons peur de notre création.

Isaac Asimov réussi à faire développer de concert Robot & Civilisation(1) par la création des lois de la Robotique :

Un robot ne peut porter atteinte à un être humain, ni, restant passif, permettre qu'un être humain soit exposé au danger.
Un robot doit obéir aux ordres que lui donne un être humain, sauf si de tels ordres entrent en conflit avec la Première loi.
Un robot doit protéger son existence tant que cette protection n'entre pas en conflit avec la Première ou la Deuxième loi.

Dans ses derniers livres, il va ajouter une Loi Zéro : Un robot ne peut pas faire de mal à l'humanité, ni, par son inaction, permettre que l'humanité soit blessée.

Et en fait, seuls des robots extrêmement sophistiqués, tellement qu'ils sont devenus capables de penser, ressentir ou rêver comme des humains arrivent à appliquer pleinement ces lois ...et à conduire l'humanité vers un monde meilleur.

Et si nous décidions de nous conduire comme le meilleur de nous-mêmes ?

Que diriez-vous d'avoir comme guide d'action des lois managéthiques :

Une entreprise ne peut pas faire de mal à l'humanité, ni, par son inaction, permettre que l'humanité soit blessée.
Une entreprise ne peut porter atteinte à un être humain, ni, restant passif, permettre qu'un être humain soit exposé au danger.
Une entreprise doit obéir aux ordres que lui donne un être humain, sauf si de tels ordres entrent en conflit avec les Premières Lois.
Une entreprise doit protéger son existence tant que cette protection n'entre pas en conflit avec les Premières Lois.

Personnellement, cela me semble sensiblement plus porteur de sens que "une entreprise est une organisation à but lucratif".

Et vous, qu'en pensez-vous ?

(1) pour les fans, c'est bien sûr un clin d'œil à la jonction de ses deux grandes épopées