Managers : demandez-vous à vos équipes de pelleter la neige ?

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En marge de son portrait, Philippe Bouchieux me faisait part de sa surprise (pour ne pas écrire "stupéfaction") de constater que, malgré les chutes de neige à Bordeaux, personne n'était sorti dégager le trottoir devant chez soi : "Et maintenant que la neige a été bien tassée et qu'il a regelé dessus, c'est une vraie patinoire, vraiment dangereux. Je ne comprends pas". Effectivement, pour lui qui a longtemps vécu dans l'Est, et avait donc consciencieusement déblayé la poudreuse, cette attitude était vraiment incompréhensible. Je prenais la défense de mes "païs" en lui confiant que, durant les 20 ans de ma jeunesse passés en Gironde, je n'avais vu les trottoirs et jardins recouverts de neige que deux fois.

En quoi cela intéresse-t-il un manager ?

Parce que vos automatismes, même appropriés, peuvent être un frein à la performance.

En repensant à cet échange, je me suis aperçu que, si je comprenais bien évidemment le point de vue de Philippe et ne pouvais qu'être d'accord avec son action... je ne me voyais pas du tout pelleter la neige !

Je me targue pourtant d'avoir plutôt un comportement civique et d'être attentif aux autres.

Certes, habitant au deuxième étage, je n'ai pas de pelle chez moi, et ne me sens pas réellement responsable des qualités d'adhérence du trottoir devant notre immeuble. Mais que dire de mes voisins (et de la quasi totalité des Bordelais) ?

En creusant mes schémas de pensées, à défaut de la neige, je me suis rendu compte que la pensée automatique sous-jacente lorsque je vois tomber de la neige est "Ouah, de la neige...c'est beau, dommage que dans 2h ça soit déjà disparu".
 Et oui, même quand il neige à Bordeaux, en général, la température reste rarement sous zéro et la neige fond d'elle-même. Et ce schéma de pensée est si ancré en moi, que je renâclerais fortement si quelqu'un venait à me demander de balayer devant chez moi.

Ce qui ne rentre pas dans votre cadre de référence peut tout simplement vous empêcher, sans mauvaise foi ni mauvaise volonté, d'adopter le comportement le plus approprié.

Il en va de même sur les enjeux de motivation.

Une responsable de service d'un important groupe industriel, me confiait ne pas comprendre le peu d'entrain à évoluer ou à accepter des missions complémentaires de certaines personnes de son équipe qui pourtant souhaitaient, par ailleurs, trouver un nouveau poste au sein de l'entreprise. En quelques phrases, elle m'expliquait à quel point, découvrir de nouvelles choses, de nouveaux contextes, prendre des responsabilités était stimulant pour elle...et une vertu cardinale !
 Et c'est dans ces "..." que se cache un frein ou un axe de performance managériale.

Si vous comprenez et intégrez, vos schémas de pensées et vos facteurs de motivation autant que ceux de vos collaborateurs, vous êtes sur la voie de la performance d'équipe.

Si vous prenez simplement conscience de vos schémas et motivations, vous êtes, et ce n'est déjà pas si mal, sur le chemin de la performance individuelle.

Maintenant, si vous restez sur des recettes toutes faites, des typologies de comportements que vous érigez en vertus indispensables, il y fort à parier que vous n'atteindrez que partiellement l'une ou l'autre des performances !

Des approches comme les facteurs de motivation de Spranger, les Ancres de Schein ou la Communication Vraie, aident à mieux comprendre ces enjeux, pour vous et vos collaborateurs.

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