Philosophie du management
Venons en à la deuxième partie de cette conférence : le bonheur, la motivation.
On peut trouver des définitions de la motivation qui envoient à "motif" : poursuite d'un enjeu intellectuel. Pour moi, cela ne peut être vrai. L'intelligence n'a jamais fait courir personne ; seul le désir le fait. Aristote écrivait "Le désir est l'unique force motrice", Spinoza ajoutait "le désir est l'essence même de l'Homme".
Donc un dirigeant d'entreprise, c'est d'abord un professionnel du désir de l'autre.
Le marketing seront des professionnels du désir de cet autre qu'est le Client. Et les managers seront donc des professionnels du désir de leurs collaborateurs.
Or je suis surpris de voir que, si les chefs d'entreprises dépensent, ce en quoi ils ont d'ailleurs raison, dépensent beaucoup de temps, d'énergie et d'argent pour connaître les désirs de leurs clients, ils n'en va pas de même vis-à-vis de leurs salariés.
Or, si vous souhaitez garder dans la durée les meilleurs clients, quel meilleur moyen que d'attirer et de conserver les meilleurs salariés ?
La réciproque n'est pas vraie, ce n'est pas parce que vous avez les meilleurs clients que vous avez les meilleurs salariés. Si voulez avoir les meilleurs clients, vous devez donc chercher à attirer les meilleurs collaborateurs. C'est ce que j'appelle le marketing managérial : créer les conditions dans votre entreprise ou votre service pour que les meilleurs collaborateurs aient envie, soient heureux, de travailler avec vous [Maestrio : Pour avoir des pistes sur comment faire voir les 8 secrets du manager d'exception chez Google].
Votre management aura réussi quand vous aurez réussi à créer les conditions qui font que vos collaborateurs, qui ne travaillent pas par amour du travail, réussiront à aimer le travail qu'ils font.
[Maestrio : sur les conditions de motivation voir "les facteurs de motivation individuels"].
Votre management aura réussi lorsque vous aurez réussi à créer les conditions qui font que vos collaborateurs, qui ne travaillent pas pour le plaisir mais pour l'argent, prendront plaisir au travail qu'ils font.
Ce qui pose bien sûr la question de l'ambiance au travail : vient-on chez vous le cœur léger ou la gorge nouée ? Mais aussi la question du développement des compétences : dans 15 ans vos collaborateurs se diront-ils "rien n'a changé, je suis juste 15 ans plus vieux" ou "c'est fou ce que j'ai évolué en 15 ans". Ou la question de la contribution sociale, de l'aventure humaine partagée ou de la capacité à vivre ses propres valeurs morales personnelles au sein de l'entreprise.
